Construire, accumuler et diffuser les savoirs à l’époque moderne

jeudi 7 mars 2019

Tous publics. Accès libre.

Journée d’études sous la direction de Pascal Duris, professeur en épistémologie et histoire des sciences, directeur du laboratoire SPH, université de Bordeaux ; Violaine Giacomotto-Charra, professeur en littérature et langue françaises, littérature et histoire des savoirs à la Renaissance, laboratoire Telem, directrice du centre Montaigne, université Bordeaux-Montaigne ; Guilhem Farrugia, docteur en littérature française de l’université Paris IV-Sorbonne et professeur agrégé, université de Poitiers, membre du Forellis et du Centre d’étude de la langue et de la littérature française XVIIe et XVIIIe siècles et Dominique Moncond’huy, professeur de littérature française XVIIe siècle, laboratoire Forellis, université de Poitiers.

Cette journée a pour but d’étudier les différentes formes de construction, de diffusion et d’accumulation des savoirs du XVIe au XVIIIe siècles, formes aussi bien matérielles (développement des collections et des cabinets de curiosité, des jardins…) que textuelles (les encyclopédies : médicale, philosophique, scientifique… le développement et l’évolution du genre de la somme : botanique et zoologique). Ce sujet englobe plusieurs champs disciplinaires (histoire des sciences et techniques, littérature, peinture, architecture…).
Avec la Renaissance émergent à la fois le livre imprimé, l’image reproductible et de nouveaux lieux de savoirs et /ou de collection (jardin botanique, théâtre d’anatomie, observatoire astronomique, cabinets de curiosité). Or on observe une étroite interaction entre organisation des lieux de savoirs, mise en forme du texte, rôle de l’image et pratiques éditoriales : certains lieux, comme le théâtre d’anatomie, sont pensés et décrits dans les textes avant d’être effectivement construits alors que le jardin botanique ou le théâtre donnent en retour naissance à des pratiques scientifiques qui elles-mêmes nourrissent les illustrations qui accompagnent les textes, illustrations dont le rôle est souvent pensé comme mémoire d’un geste ou d’un lieu. Parallèlement, les genres littéraires ou épistémiques comme les mises en recueil référant au statut d’un objet naturel ou artificiel, à une pratique ou à un lieu (jardin, théâtre, observations, singularités, conseils, etc.) se multiplient et parfois se croisent (Observations de singularités, par exemple), développant leur ordre et leur mode d’écriture propres.
Dans le cadre d’une réflexion d’ensemble sur la structuration des savoirs, leur mode de classement et de diffusion en synchronie comme en diachronie, la journée d’étude a pour but d’étudier les différentes formes de construction, d’accumulation et de circulation des savoirs à l’époque moderne, formes aussi bien matérielles (développement des collections et des cabinets de curiosité, par exemple) que textuelles (en particulier les formes de l’encyclopédisme, médical, philosophique, scientifique… ; le développement et l’évolution du genre de la somme, botanique et zoologique) ou éditoriales, et si possible de dégager la signification des interactions entre ordre des choses, ordre des textes et ordre des livres. L’ouverture diachronique (du XVIe au XVIIIe siècle) et disciplinaire (techniques et Belles-Lettres, peinture, architecture, savants professionnels et amateurs) vise à permettre d’analyser les conditions épistémologiques, culturelles et symboliques de diffusion et de matérialisation des savoirs et leur évolution au fil du temps. De nouveaux lieux de savoirs émergent-ils et influencent-ils la forme des textes et / ou des livres ? Textes et livres influent-ils en retour sur la manière de penser l’espace ? Que veut dire « circulation » des savoirs ? Entre auteurs et lecteurs ? Entre plusieurs lectorats ou auditoires ? Entre plusieurs formes du savoir ? Toutes les communications permettant de mieux conceptualiser les liens entre lieux, textes et livres, les notions de structuration et de circulation du savoir, l’organisation des espaces de réception du savoir sont particulièrement les bienvenues.

https://centre-montaigne.huma-num.fr/

Programme

10h. Mot d’accueil par Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendès France
10h15. Introduction de la journée par Violaine Giacomotto-Charra

10h30-13h0. Espaces et textes I : « Trésors et cabinets »
10h30. Anne Réach Ngo, université de Haute-Alsace, Institut Universitaire de France : « Thresor historiques et géographiques de la Renaissance, compiler des savoirs pour quels usages? »
11h. Fabrice Chassot, université Toulouse Jean-Jaurès : « Converser, conserver : distribuer et diffuser les savoirs sous forme de dialogue »
11h30. Myriam Marrache, université de Bretagne Occidentale : « De Gesner à Platter, le compilateur et l’anatomiste »
12h. Discussion

14h30-17h : Espaces et textes II : « Jardins et accumulation du savoir »
14h30. Marine Parra, université de Haute-Alsace : « Jardins de lettres et jardins de feuilles. Du poète au tulipier, de l’encyclopédiste à l’apothicaire »
15h. Aurélia Gaillard, université Bordeaux Montaigne : « Les labyrinthes de verdure de la fin du XVIIe siècle à la Révolution française : cartographie d’un espace imaginaire
15h30. Guilhem Farrugia, université de Poitiers : « Circulation et construction de la notion de paysage au tournant des Lumières »
16h. Discussion et conclusions
Conclusion de la journée par Dominique Moncond’huy, professeur de littérature du XVIIe siècle, laboratoire FoRellis, université de Poitiers) et Pierre Martin, professeur de littérature du XVIe siècle, laboratoire FoRellis, université de Poitiers.

Enregistrement

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