Conférence de Michel Pastoureau, historien, spécialiste des couleurs, des images et des symboles.
Après des études à l’École des chartes (promotion 1972), il a été élu en 1982 directeur d’études à l’École pratique des hautes études où il a occupé pendant trente-sept ans la chaire d’histoire de la symbolique occidentale. Il a également été directeur d’études cumulant à l’École des hautes études en sciences sociales pendant vingt ans. Président d’honneur de la Société française d’héraldique, correspondant de l’Institut de France, il est l’auteur d’environ quatre-vingts ouvrages dont plusieurs ont été traduits dans plus de trente langues. Son dernier livre La Baleine. Une histoire culturelle a paru au Seuil en octobre 2023.
Étudier et comprendre l’art roman n’est pas un exercice facile. C’est pourquoi, de bonne heure, on lui a prêté des intentions secrètes, des procédés mystérieux, des significations cachées. Par la suite, la méconnaissance de la théologie, de la liturgie, de l’iconographie et même du latin a fait le reste, ouvrant la porte aux interprétations ésotérisantes et faisant tomber les barrières entre les époques et les civilisations : les bordures de la broderie de Bayeux seraient « hiéroglyphiques », tandis que telle ou telle croisée de transept obéirait aux lois de l’astronomie chaldéenne.
Aujourd’hui, à l’heure où triomphent les gourous de la blogosphère et les imposteurs de toutes sortes, ces dérives, parfois devenues délirantes, connaissent un succès médiatique sans précédent. Le grand public ne semble plus avoir accès aux avancées de la recherche savante.
Dans le cadre du colloque international, L’art roman au XXIe siècle, organisé par le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale (CESCM) – CNRS, université de Poitiers. Sous la direction scientifique de Cécile Voyer, Éric Palazzo et Marcello Angheben.
Petite restauration maison sur place