Formation de formateurs
Jeudi 11 et vendredi 12 décembre 2025
Entre géographie, création artistique et exploration sensible, interrogeons les nouveaux récits à inventer collectivement pour habiter le monde autrement.
Cette formation, pensée pour un public intercatégoriel (éducation, culture, jeunesse, éducation populaire), propose d’explorer les liens entre cartographie, IA, rêve et territoire à travers une démarche résolument créative, critique et collaborative.
Au croisement des sciences, de la création artistique et des usages numériques émergents, les deux journées articulent conférences, ateliers de fabrication, spectacles et échanges. Les participants expérimenteront la construction de récits et de représentations collectives de territoires futurs ou imaginaires, à l’aide d’outils numériques, d’IA générative, de supports analogiques ou encore de dispositifs sensibles comme la carte sur sable. À travers les contributions de géographes, d’artistes, d’anthropologues et de chercheurs, ils interrogeront le rôle des récits prospectifs, des représentations collectives et des outils cartographiques dans la fabrique d’un imaginaire partagé.
La performance artistique viendra ancrer la réflexion dans une expérience esthétique, et les ateliers – construits dans le respect de la charte de l’EAC (connaissances, pratiques, rencontres) – permettront de concevoir des ressources transposables dans différents contextes éducatifs.
Objectifs de la formation :
. Découvrir les bases des usages de l’IA (notamment le prompting) et identifier les outils pertinents dans un contexte évolutif
. Comprendre l’articulation entre usages de l’IA et développement de l’esprit critique chez les jeunes
. Apprendre à concevoir un projet EAC associant artiste, jeunes et territoires, en contexte scolaire ou d’éducation populaire
. Renforcer la capacité à travailler en réseau, à croiser les disciplines et à mutualiser les pratiques dans une démarche collective
. Expérimenter concrètement la création de ressources pédagogiques et artistiques autour de thématiques contemporaines : représentations, environnement, imaginaire, technologies.
Co-organisée par la DRAC Nouvelle-Aquitaine, le Rectorat-Daac de Poitiers et le Lieu multiple/Espace Mendès France. Avec le soutien du Gouvernement et l’INSÉAC-CNAM.
Les participants(e)s s’engagent à suivre les deux jours de formation.
Inscription gratuite, jusqu’au 13 octobre, via le formulaire ici.
Programme
Jeudi 11 décembre
9h · Accueil
9h30 · Discours d’ouverture
Par Anne-Claire Rocton, directrice adjointe de la DRAC Nouvelle-Aquitaine ; Mathias CHARTON, délégué académique à laction culturelle du rectorat de Poitiers ; Julie Wozniak, coordinatrice des Pôles de ressources en éducation artistique et culturelle, INSEAC, et Mariannig Hall, directrice générale de l’Espace Mendès France.
Présentation de la formation par Héloïse Morel, responsable du Lieu multiple et Pascal Chauchefoin, directeur scientifique à l’Espace Mendès France.
10h15 · Une histoire de la cartographie : une fabrication du monde
Conférences/oxygénations
Par Olivier Clochard, géographe-cartographe, chargé de recherche au laboratoire Migrinter – CNRS, université de Poitiers.
Propos liminaire sur l’histoire de la cartographie, les enjeux sociaux et historiques, ainsi que la cartographie comme outil d’émancipation.
10h45 · Questions
11h30 · Comment l’IA bouleverse (ou pas) la cartographie
Table ronde et discussion
Avec Christine Plumejeaud-Perreau, ingénieure de recherche, laboratoire Migrinter, université de Poitiers ; Olivier Bouba-Olga, chef de service études, prospective et évaluations à la Région Nouvelle-Aquitaine et Julien Bellanger, développeur de projets artistiques, culturels et technique, association PING.
Il s’agira d’aborder les usages du numérique et de l’IA dans le champ de la cartographie : quels bouleversements ? Quelles limites ? Mais également d’aborder la façon dont la cartographie permet de matérialiser la réalité de l’IA.
12h30 · Pause
14h · Ateliers de création
Atelier#1 – Fiction géographique générative
Avec Arnaud Chevalier de L’Instant Mobile, scénographe pour des dispositifs scéniques ou numériques, accompagnant technique ou dramaturgique, conciliant ses aspirations dans la recherche d’une écriture topographique à destination du vivant.
La compagnie L’instant Mobile développe depuis 2012 des oeuvres d’art hybride : spectacles et installations interactives qui sont créées à partir d’enquêtes collaboratives avec des territoires et leurs habitant·e·s. Sa dernière création Chronique des géo-fictions propose à des habitant·e·s de petits territoires dinventer des fictions de lavenir de leur environnement qui sont ensuite placées au sein d’une cartographie sonore et vidéo, immersive et interactive.
Le workshop proposera aux participant·e·s d’explorer la méthodologie transdisciplinaire avec laquelle la compagnie L’instant Mobile crée ses oeuvres. Il abordera les outils IA de génération de texte et la cartographie collaborative pour leur permettre d’inventer des fictions géographiques.
En détournant le registre du récit d’exploration (ex : M. Polo, G. Psalmanazar… etc) et dans une approche critique de sa vision exotique et coloniale, cet atelier proposera de passer des mots à la carte, de l’imaginaire à la géographie dans une approche ludique (inspirée par l’Oulipo) utilisant l’outil numérique pour débrider l’imaginaire et exprimer un regard sur le paysage.
Atelier#2 – IA, mode d’emploi
Protocoles de résistance et de réflexion collectives face à l’Informatique Laborieuse.
Avec le Collectif RYBN. Avec la participation de Suzon Fuks, artiviste, interventionniste, chorégraphe et réalisatrice.
Depuis 2015, le collectif d’artistes RYBN.ORG mène une enquête sur l’Intelligence Artificielle, vue par le prisme du travail invisibilisé et laborieux que celle-ci génère.
De cette recherche, est sorti un ensemble d’ateliers pédagogiques à (re)jouer collectivement pour décortiquer les ressorts techniques de l’IA, en comprendre le fonctionnement et les limites. Ces ateliers se jouent pour la plupart avec du papier et des stylos, dans l’idée d’épouser la philosophie permacomputationnelle, c’est-à-dire celle d’une informatique frugale, non pyromane, moins carbonée et plus économe en eau, et ne requérant aucune compétence technique particulière.
Cela consiste par exemple à démonter un ordinateur afin d’ausculter ses composants et cartographier la géopolitique de l’extractivisme ; interpréter un algorithme afin d’explorer les biais inhérents de la logique algorithmique, lorsqu’elle est poussée à son extrême ; expérimenter collectivement et manuellement toutes les étapes d’apprentissage d’un Perceptron, le plus ancien des réseaux de neurones ; observer le fonctionnement d’un algorithme d’apprentissage à partir de boîtes d’allumettes ; de rétro-ingéniérer des tâches de travailleur·euses du clic ; ou encore, de déconstruire joyeusement la Novlangue de l’Informatique Laborieuse.
IA, mode d’emploi est un partage de ces différents ateliers et protocoles, véritable boîte-à-outils permettant de se défendre collectivement contre l’Informatique Laborieuse, et que nous passerons en revue pour évaluer ce qu’ils peuvent nous enseigner sur les logiques sous-jacentes de l’Intelligence Artificielle. Les participant·es seront invité·es à tester certains des outils, comme d’en imaginer de nouveaux.
- RYBN.ORG est un collectif d’artistes extra-disciplinaire créé en 1999, dont les membres vivent et travaillent à Paris et Marseille. https://rybn.org/
19h · La Tête | Compagnie La Boîte à sel
La Tête, c’est un tour de chant dont l’interprète est une marionnette techno-bricolée qui chante et interagit en live avec le public. Créature bruyante, irrévérencieuse et mélomane, La Tête s’est pointée sans crier gare dans la vie de la compagnie La Boîte à sel et a immédiatement exigé que le prolifique auteur-compositeur Kim Giani lui écrive des chansons sur-mesure pour un récital qui risque d’être aussi explosif que son tempérament.
Sur scène elle est accompagnée par ses choristes : 9 bouches géantes aussi bruyantes que pétulantes, et par Cécé sa régisseuse qui tente de suivre le rythme tourbillonnant de ce facétieux groupe musical du troisième type ! La Tête, c’est un format musical étonnant, drôle et participatif. Saura-t-elle vous faire chavirer avec ses tubes : « La nature », « J’veux pas faire des trucs », « Sushi », « Tête de gondole » ou « Carrément disco » ?
Vendredi 12 décembre
9h · Accueil
9h30 · Contre-cartographie, cartographie sensible : à l’épreuve du vécu
Table ronde
Avec Florence Troin, ingénieure de recherche cartographe au CNRS, université de Tours ; Christine Plumejeaud-Perreau, ingénieure de recherche, laboratoire Migrinter, université de Poitiers, et Matthieu Noucher, géographe, directeur de recherches au CNRS, laboratoire Passages – université de Bordeaux.
11h · Questions et pause
11h30 · La cartographie dans la fiction
Table ronde
Avec Charlotte Krauss, professeure de littérature comparée, université de Poitiers et directrice de l’unité de recherches FoReLLIS (UR 15076), université de Poitiers, et Arnaud Chevalier, scénographe pour des dispositifs scéniques ou numériques, accompagnant technique ou dramaturgique.
12h30 · Pause
14h · Atelier de création
Partie 2/2 (suite et prolongation)
16h · Restitution des ateliers et bilan du PRÉAC