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Signes, symboles, secrets : l’imaginaire des hiéroglyphes à la Renaissance

jeudi 15 octobre 2009

Conférence de Stéphane Rolet, maître de conférences de langue et littératures latines et néo-latines à l’université de Paris 8-Vincennes/Saint-Denis.

Alors que, grâce à Jean-François Champollion, le langage hiéroglyphique n’est plus un idiome mystérieux et que les textes de l’Egypte ancienne sont devenus lisibles, il pourrait paraître étrange de s’intéresser aux hiéroglyphes égyptiens avant leur déchiffrement, lorsque justement leur sens était encore énigmatique et les propositions pour en rendre compte forcément « fausses » selon nos critères épistémologiques.
De même, choisir l’époque de la Renaissance comme théâtre d’investigation pourrait sembler curieux. Assurément la période est celle de grandes découvertes, mais non dans le domaine qui deviendra l’égyptologie. Pourtant, à condition de ne pas condamner leurs travaux a priori, on verra que les humanistes éprouvèrent pour l’Egypte ancienne une authentique et fondatrice fascination qui les poussa à s’intéresser sans relâche à toutes ses traces, et en particulier aux hiéroglyphes. Or, s’ils ont assurément échoué à comprendre les hiéroglyphes de la manière scientifique qui nous satisfait depuis bientôt deux siècles, les humanistes ont pourtant réussi à les intégrer de manière profonde dans la vaste et passionnante réflexion qu’ils ont menée sur l’origine du langage, dans ses relations au sacré et au divin.
En retraçant l’histoire complexe des lectures et des usages humanistes des hiéroglyphes, qui, non sans contradictions ni contresens, vont de l’obsession de ressusciter l’antique au rêve d’une langue universelle, nous tenterons de montrer que ces signes s’instaurent à la Renaissance comme une part essentielle du système symbolique du monde occidental.

Enregistrement de la conférence :

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