Développement de la culture scientifique et numérique vers de nouveaux publics

Actualisé le 23 novembre 2017 à 13 h 06.

Ce rapport fait suite à la mission d’accompagnement de l’Espace Mendès France – Poitiers, centre de culture scientifique, technique et industrielle en Nouvelle-Aquitaine, par Xiwen Studio dans le cadre du projet FEDER/FSE 2014-2020 «mise en œuvre d’études pour le développement de la culture scientifique et numérique vers de nouveaux publics» soutenu par l’Union européenne et la région Nouvelle-Aquitaine. Ce projet a aussi fait l’objet d’un série de vidéos.

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Le numérique connaît actuellement, comme toute production humaine, une évolution qui intègre des avancées majeures, des interrogations et des blocages à lever. le meilleur côtoie le pire et la règle actuelle est celle de l’explosion des offres, dans une opacité, sauf pour les initiés et les informés. dans ce maquis, bien difficile de s’y reconnaître, une situation inédite. L’avenir est loin d’y être écrit et l’horizon de compréhension du monde s’en amoindrit d’autant. ces constats partagés n’empêchent pas de rappeler l’essentiel, ce qui permet de guider un projet culturel et scientifique contemporain et ouvert aux enjeux tels qu’ils émergent. C’est ce qui a amené depuis longtemps l’Espace Mendès France à développer en profondeur une mise en lumière des relations que nous entretenons avec les avancées scientifiques et technologiques. ce travail explore tous les registres du rapport aux public privilégiant le débat et la prise de parole, les contributions et l’expression, individuelles et collectives.

Le rôle du la recherche et de la création y est central, celui des innovations par les initiatives aussi, car il pose comme une partie sensible l’irruption des médias dans nos vies : la direction artistique permet de transcender les incertitudes et les contradictions, le processus de recherche de donner un cadre objectif et raisonné. Tout ceci intègre comme impératif permanent une éducation de tous aux enjeux scientifiques et techniques que suscitent le progrès intégrant désormais les innombrables sollicitations issues du numérique, cette profusion créée de la confusion. il faut créer un cadre de compréhension à tout ceci.

Tout reste ainsi assujetti à un mouvement permanent, comme un processus irrémédiable que Edgar Morin rappelait récemment en faisant appel aux intelligences collectives, aux liens du local. «N’oublions pas les solidarités locales, sans oublier la grande solidarité qui nous lie à tous les humains. […] sachons jouir esthétiquement des merveilles de la vie et des arts. Trouvons dans le cinéma un moyen pour mieux comprendre l’humanité d’autrui, ainsi qu’un moyen de plonger dans la diversité des cultures. L’amour de la vie et du vivant est ce qui peut nous aider à nous révolter contre la cruauté du monde et des hommes » (Aux oasis, Le Monde 13 octobre 2015, Edgar Morin).

Cette relation à la vie et au vivant procède d’un lien sans cesse renouvelé avec les publics, en dépassant ce qui les sépare, on permet de retrouver, même l’espace d’un instant, ce qui les unit. Organiser la rencontre et favoriser l’échange construit ainsi un pan de ce lien au sein duquel le numérique n’a rien d’un troisième œil ou d’un substitut. Le subtil, le sensible, le silence ne sont pas réductibles à une technologie, la plus sophistiquée soit-elle. C’est ce à quoi invite les programmes mis en place par l’Espace Mendès France depuis plus de 20 années. Une proposition ouverte et éclectique aux publics tant au sein de son bâtiment de Poitiers que dans un permanent déploiement territorial : les publics les plus variés sont dans ce contexte sollicités et mis en situation. Une opportunité pour ré-inventer collectivement, au sein d’une « oasis » de compréhension en perpétuel mouvement. Le présentiel ne se confronte donc pas aux potentiels du numérique. Celui-ci vient le compléter et lui apporter d’autres façons de mettre en accès des contenus.

Le regard et la parole agrandissent ainsi l’horizon de cette offre ainsi que sa compréhension aussi sûrement que les algorithmes de nos machines. Mais ils sont les héritiers d’une identité que personne ne nous enlèvera. C’est ce que le travail sur les publics à l’ère du numérique a voulu montrer, en essayant de privilégier le rapport étroit entre usages, représentations individuelles variées et accès aux connaissances et aux savoirs dont l’entrelacement ne fait que commencer. L’opportunité d’un projet s’adossant à un programme Feder permet également de donner une ouverture européenne supplémentaire à ce processus de diffusion que l’Espace Mendès France conduit en privilégiant la relation aux sensibilités et aux regards individuels et collectifs.

Didier Moreau
directeur général de l’espace Mendès France à Poitiers
(centre culturel, scientifique et techniques de l’industrie – ccsti)

 

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