Conférence de Carole Reynaud-Paligot, Centre d’histoire du XIXe siècle Paris1-Paris 4 ; université de New York à Paris ; MSH Paris- Nord.
Cette étude a eu pour objectif d’analyser les processus de politisation d’une avant-garde artistique et littéraire. À travers la volonté de « transformer le monde » (Marx) et de « changer la vie » (Rimbaud), le surréalisme intègre une véritable dimension politique. En réhabilitant le sensible, le désir, le merveilleux et en prônant une démocratisation de la fonction artistique, les surréalistes se heurtent à la morale bourgeoise tandis que leur refus du rationalisme, de l’ascétisme, d’une société hiérarchisée les entraîne du côté des utopies révolutionnaires. Leur engagement politique a pris, au gré des succès et des échecs des mouvements révolutionnaires, des orientations différentes : communisme, trotskysme, anarchisme. La consultation de sources en partie inédites (correspondances) a permis de relire l’engagement communiste en prenant mieux en compte les ambitions et les dynamiques de concurrence. Celui-ci a ensuite laissé place à un engagement en faveur des Droits de l’homme, demeuré en grande partie méconnu : participation au mouvement des Citoyens du monde, lutte en faveur d’un statut de l’objection de conscience, résistance à la guerre d’Algérie, dénonciation du péril fasciste.
Cycle de conférences « images du politique, politique des images » en partenariat avec les masters Littératures et culture de limage/Littératures et politique UFR Lettres et Langues, université de Poitiers. Sous la direction scientifique de Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences littérature française et esthétique de l’image, université de Poitiers et de Christine Baron, professeur de littérature générale et comparée, université de Poitiers.
Enregistrement :