Laideurs intimes et caricatures en Grèce ancienne
Conférence de Véronique Mehl, maîtresse de conférences en histoire grecque, université Bretagne Sud, membre du laboratoire TEMOS-CNRS (Temps mondes sociétés).
Encore aujourd’hui, l’Antiquité grecque est synonyme de beauté et de canon esthétique. Les œuvres d’art ont forgé un regard positif sur les corps antiques : les Grecs seraient grands, beaux, athlétiques. Cependant, il est impossible d’imaginer une société où tous les corps seraient idéaux. Il y a dans l’Antiquité, comme toujours, des corps qui échappent aux normes.
Il n’y a pas une laideur, mais ce sont de multiples traits physiques qui se composent, se combinent et se confortent. Ils sont souvent associés à des déficiences morales, politiques, sociales et sexuelles. Éthique et esthétique coïncident en Grèce ancienne. Est laid/mauvais celui ou celle qui ne tient pas sa place, contrevient aux règles ou aux convenances, son apparence l’indique : difformité, dysharmonie, absence de forme, bosses, rictus, regard bigleux, dents écartées, teint blême, genoux cagneux, hyperpilosité, calvitie… Autant de défauts isolés ou s’additionnant.
Le laid fait honte, il fait rire aussi, on l’utilise pour caricaturer et stigmatiser.
Dans le cadre du cycle de conférences L’humain recomposé, sous la direction de Lydie Bodiou, maîtresse de conférences en histoire de la Grèce antique, laboratoire Herma, université de Poitiers et Thierry Hauet, professeur, praticien hospitalier, directeur de l’Irtomit, Inserm, CHU, université de Poitiers.