Conférence de Chadia Arab, géographe, chargée de recherche au CNRS, ESO-Angers (UMR 6590) – Espaces et Sociétés.
Les migrantes marocaines ont souvent été considérées comme des participantes passives, qui subissent plus qu’elles n’agissent dans leur histoire migratoire. Si les femmes ont toujours été présentes dans les mobilités migratoires, elles sont trop souvent assimilées à la figure d’épouse ou de fille de migrant. Or, la question des femmes qui partent seules (Moujoud, 2009) tenter l’aventure vers l’Europe ou vers d’autres pays, est de plus en plus répandue, mais encore peu étudiée. Elles sont de moins en moins discrètes, cachées, voire oubliées, et donc de plus en plus visibles dans les espaces qu’elles traversent et où parfois elles s’installent. Elles deviennent par conséquent actrices de leur migration. Ces mobilités soulèvent la question de leurs activités économiques et de leur insertion sociale dans le pays d’arrivée. Cela nous amène à nous interroger sur la signification que prend cette féminisation des migrations à la fois dans les pays de départ mais aussi dans les pays d’arrivée, en nous questionnant sur l’autonomie que ces femmes peuvent acquérir (ou non) en migrant.
Chaque fois, nous tenterons de rendre compte à partir de plusieurs exemples de parcours de migrantes marocaines des changements que révèlent et qu’introduisent, non sans mal, les migrantes elles-mêmes dans les divers espaces qu’elles parcourent ou des espaces où elles prennent racine tels que la France, l’Espagne et les Émirats Arabes Unis.
Cycle de conférences organisées en partenariat avec le laboratoire Migrations internationales : Espaces et Sociétés (MIGRINTER, UMR 6588 CNRS – université de Poitiers).